La relaxation en psychomotricité
La relaxation est une médiation fréquemment utilisée par les psychomotriciens. Car en effet, la relaxation permet un réel travail sur soi tout en créant un lien entre le corps et l’esprit. La relaxation est un outil thérapeutique aux effets démontrés sur de nombreuses indications, dont notamment :
- L’anxiété, le stress, les phobies ;
- Les tensions et douleurs ;
- Les troubles psychomoteurs : bégaiement, troubles émotionnels, crampes de l’écrivain…,
- Les transformations corporelles importantes,
- Les traumatismes psycho-corporels,
- Les conduites addictives,
- Les états dépressifs,
- Les troubles du sommeil,
- etc.
Pour qui?
La relaxation peut intervenir pour l’enfant, l’adolescent, l’adulte ou encore pour la personne âgée. Alors, la méthode sera adaptée selon l’âge et l’indication.
Très peu de contre-indications existent, hormis certains troubles de la personnalité (paranoïa, schizophrénie) ou encore en cas de bouffée délirante aigue.
Aussi, dans certaines méthodes proposant des mobilisations avec des positions particulières du corps comme dans la relaxation coréenne par exemple, le thérapeute vérifiera si le sujet n’a pas de contre-indications (à la mobilisation du bassin par exemple) : prothèse de hanche ou si la personne n’a pas subi une opération du dos.
Enfin, une attention particulière est portée aux personnes épileptiques, pour qui la baisse de vigilance peut favoriser une crise d’épilepsie.
Cela nécessite donc un dialogue précis entre le thérapeute et le patient avant de débuter les séances de relaxation, puis de tester différentes méthodes afin de trouver la technique qui lui sera la plus appropriée.
Méthodes variées de relaxation
Les méthodes en relaxation oscillent entre des techniques dites “physiologiques”, qui portent une attention au vécu corporel : comme la méthode Jacobson, la méthode Wintreberg (pour les enfants), l’eutonie, la relaxation coréenne … ;
Des méthodes issues de l’hypnose, comme le training autogène de Schultz, favorisant l’importance des mots et de la suggestion que l’on peut faire à l’esprit ;
Ou encore, des relaxations dites “psychanalytiques” : avec par exemple la méthode Sapir ou le Training autogène progressif d’Y. Ranty. Les inductions puis la verbalisation permettant d’analyser les résistances et le transfert, un travail sur le vécu corporel, les fantasmes, rêves, images…
Enfin, d’autres techniques peuvent entrer en jeu : comme la sophrologie (visualisation, somatisation des sensations), la méditation pleine conscience ou encore la méthode Wittoz axée sur les sensations.
“C’est en apprenant à bien sentir qu’on apprend à bien penser” (Méthode Wittoz)
Le déroulement au sein du suivi
L’utilisation de toute médiation doit être cohérente au projet thérapeutique du patient. Si l’indication peut se travailler via la relaxation en psychomotricité, il faut aussi que le patient adhère à la méthode.
Chacun aura une préférence pour une certaine méthode, d’où l’intérêt d’en essayer plusieurs afin de définir ensemble la technique qui sera la plus adaptée. En effet, certains préféreront les méthodes psychanalystes, d’autres auront besoin de se recentrer corporellement sur des sensations physiologiques.
La relaxation en séance de psychomotricité peut à la fois faire intervenir la respiration, la visualisation et une attention portée à ses sensations. Enfin, un temps est aussi consacré à l’expression de son vécu. Cet échange est fondamental pour exprimer ses ressentis et faire des liens avec le travail engagé.
Alors, la relaxation peut s’intégrer dans une séance individuelle de 45 minutes, adaptée au projet de soin du patient. Ou bien, elle est réalisable au sein d’un petit groupe d’une durée d’une heure. Le groupe se devant contenant et bienveillant, respectueux de l’expression de chacun.