Le jardin sensoriel, une médiation pertinente
Vous ai-je déjà parlé du jardin sensoriel, en tant que médiation, espace que j’affectionne tant ?
Il me semble primordial de l’aborder. La sensorialité est omniprésente dans mon travail auprès de personnes pluri-handicapées. Il s’agit de stimuler, développer les sens, explorer ; à l’aide de différents outils, différentes propriétés. La salle snoezelen offre tout un panel de stimuli divers et variés, pour solliciter la sphère tactile, auditive, visuelle, vestibulaire, proprioceptive… L’eau en balnéothérapie permet d’autres sensations comme l’aspect kinesthésique, l’effet d’apesanteur, de légèreté, de résistance des mouvements dans l’eau. Ces deux espaces distincts par leurs propositions sensorielles amènent à une prise de conscience corporelle, au sentiment d’intégrité du corps, de contenance.
Mais la particularité du jardin sensoriel, est encore autre. Il s’agit d’un espace ouvert, les stimulations naturelles sont plurielles et variées en fonction de ce qu’offre la nature, en fonction du temps, en fonction de ce qu’on y trouve.
J’ai participé à l’écriture du livre d’Eric Pireyre “19 situations cliniques en psychomotricité” (chez Dunod) qui regroupe autant d’expériences nouvelles que de psychomotriciens auteurs de cet ouvrage. Vous y trouverez un nouveau regard sur la profession, des chemins qui sortent de l’ordinaire, des médiations innovantes… Dans le chapitre que j’ai écrit, “Mille et une merveilles au jardin sensoriel” j’ai d’abord souhaité montrer les intérêts du jardin sensoriel, puis plus largement, les intérêts de sortir, d’être dehors, comme véritable médiation en psychomotricité. Avec tous les objectifs et intérêts que le jardin peut apporter sur le plan psychomoteur.
Sortir des établissements, le temps d’une balade, d’une rencontre à la nature ; recevoir et ressentir. Qu’il s’agisse des rayons du soleil sur la peau, la sensation du vent, admirer la beauté des paysages, divaguer sur un terrain aux multiples sensations… L’espace qu’offre l’extérieur offre de nombreuses stimulations auxquelles on ne peut songer si on n’y prend pas conscience.
Je vous invite donc à lire ce chapitre, pour une excursion sensorielle au jardin, pour sortir des sentiers battus…