Focus sur la gestion des émotions
En bref sur les émotions
Une émotion est une réaction physiologique de l’organisme qui nous aide à nous adapter à notre environnement. En effet par exemple en cas de danger, on éprouve de la peur. Ou encore, la frustration nous fait éprouver la colère.
Nous pourrions donc dire que l’émotion est un phénomène brutal, plutôt inattendu, difficilement contrôlable ? En effet, dans le cerveau, la communication entre les neurones est extrêmement rapide, faisant intervenir tout un ensemble : le système sensoriel (la vision, qui détecte le danger), le cortex pré-frontal, l’hippocampe, l’amygdale, etc… L’amygdale est une petite structure cérébrale qui se situe au coeur de nos émotions. Elle reçoit des informations de toute part du cerveau et renvoie des messages rapides (au cortex moteur pour courir par exemple ! ) Ce processus fait donc appel à un fonctionnement archaïque du cerveau, dit “reptilien”.
Or, pour gérer nos émotions, nous faisons appel à notre cortex, la partie supérieure du cerveau. Il semble que cette zone cérébrale, la dernière installée au cours de notre évolution, et notamment au niveau pré-frontal nous permette d’être humain grâce à des capacités de raisonnement, de meta-cognition et encore entre autres, de gestion des émotions.
Remercions ainsi notre cortex pré-frontal, qui nous permet d’analyser des situations pour garder notre self-control !
Les émotions de l’enfant
Or, chez les enfants, ce n’est pas inné d’auto-gérer ses émotions (comme pour certains adultes soit dit au passage…). En effet, le cerveau des enfants est encore immature, ils vivent alors parfois une réelle “tempête émotionnelle”. Les neurones s’activent de toute part dans un déferlement incontrôlable : quand l’enfant fait un “caprice” à se rouler par terre, à se tortiller en se mettant dans tous ses états, en réalité (du moins d’un point de vue neurologique) il ne maîtrise plus rien. Dans ces moments de tempête cérébrale, c’est trop tard. Le moyen bénéfique pour calmer l’enfant reste de le contenir en le rassurant. Puis, de détourner son attention vers autre chose…
Pour éviter d’en arriver à ce stade de crise émotionnelle ou dite “caprice”, l’éducation positive et bienveillante permet d’être dans une écoute active de l’enfant, de prévenir et de contourner les colères.
Selon Isabelle Filliozat, “L’émotion est une réaction utile qui permet de se réparer”. Ne dissimulons pas les réactions émotionnelles de nos enfants, apprenons-leur à être à l’écoute de leurs états d’âme afin de mieux déterminer leurs besoins. C’est ce qui permet de grandir et de s’autonomiser. Aussi nous adultes, pouvons aussi aider les enfants en leur apprenant certains “trucs” pour gérer leur colère. Enfin, n’oublions pas que les enfants apprennent beaucoup par imitation. Il est donc évident de montrer le bon exemple.
Jusqu’à 5 ans, le cerveau est trop immature pour une bonne régulation émotionnelle. Soyons au clair avec ce que nous demandons aux enfants. Leur cerveau, avant 5 ans, n’est pas encore en capacité de leur permettre de garder leur calme à toute épreuve… Et ce n’est pas fini, le cerveau se développe tout au long de notre vie. A votre avis, à quel âge notre cerveau devient totalement mature concernant la gestion émotionnelle ? …… à 25 ans !
Les pensées déterminent les émotions
L’émotion est nécessairement vécue en soi, dans le psychisme comme dans le corps. C’est d’ailleurs pourquoi les psychomotriciens s’intéressent beaucoup à ce sujet. La globalité de la personne est mise en jeu dans une dynamique permanente entre sa sphère cognitive, affective et corporelle.
L’émotion est plutôt brève, mais elle laisse parfois une trace plus ou moins longue, il s’agit de notre mémoire émotionnelle ( pour plus d’informations, A. Damasio a beaucoup étudié ce sujet). Nous parlons de sentiments lorsque l’émotion amène à un état affectif qui dure plus longtemps et qui peut évoluer au fil du temps.
Or, si le psychomotricien peut intervenir pour apaiser les tensions corporelles, les troubles “tonico-émotionnels”, il peut aussi aider la personne à anticiper la survenue de certaines émotions. Ainsi à mieux gérer ses émotions par des techniques psychocorporelles.
Enfin, pour les enfants comme pour les adultes, vous trouverez dans ce document une astuce toute simple qui permet de déjouer certaines émotions négatives. En travaillant sur sa manière d’aborder ses pensées : Pensées et Sentiments – MILLE MERVEILLES
La parentalité positive
Revenons aux tout-petits qui ont un fonctionnement émotionnel anarchique et comment les accompagner. Quoi de plus difficile que d’éduquer ses enfants… Comment garder un cadre à la fois fixe et souple, pour faire intégrer les diverses règles à l’enfant (éducation d’hygiène, de respect, de la vie sociétale etc…) tout en lui permettant de s’élever, de devenir autonome, et de se créer sa propre identité ?
Dans le concept d’éducation positive et bienveillante, la compréhension du développement de la maturation cérébrale émotionnelle se révèle essentielle pour la suite.
Catherine Gueguen l’explique très bien dans ses ouvrages . Elle nous livre certaines astuces en adéquation avec ses recherches (cf : lien). Enfin, vous pourrez aussi vous tourner vers Isabelle Filliozat, dont les conférences sont accessibles sur internet. L’écoute attentive de l’enfant, le respect, la confiance, sont des notions phares dans cette approche.
Sitographie :
- Lien du site Apprendre à éduquer, qui propose diverses astuces dans la gestion des émotions de son enfant
- Article de Naître et grandir sur la différence entre émotions et sentiments
- Article de F. Lotsra “Le cerveau émotionnel ou la neuro-anatomie des émotions” sur le site du Cairn