L’enfant précoce
L’enfant précoce, aussi appelé surdoué ou encore à “haut potentiel intellectuel” regorge de capacités et d’atouts. Mais ces compétences ne sont pas toujours faciles à vivre au quotidien, surtout face à son entourage. L’enfant précoce a parfois de grosses difficultés pour s’adapter à son environnement. Empreint d’une immaturité affective et à la fois d’une grande lucidité sur le monde qui l’entoure, il souffre de ce décalage pour son âge.
Car par définition, la précocité est caractérisée par des capacités intellectuelles supérieures à deux écarts-types de la moyenne des enfants de son âge, soit un QI supérieur à 130. Le diagnostic peut être posé dès trois ans, par un psychologue spécialisé.
Comprendre ses spécificités
L’enfant précoce pense très rapidement, il répond aux questions souvent de manière intuitive, utilisant ainsi majoritairement son hémisphère droit. Cette arborescence de la pensée l’amène à faire rapidement des liens et à une grande créativité. L’enfant précoce peut être qualifié d’idéaliste, d’instinctif, de subjectif…
Ses capacités cérébrales sont telles que l’enfant surdoué peut utiliser et traiter plusieurs sens à la fois, ce qu’on appelle synesthésie. Très curieux, les apprentissages se font facilement, notamment sur les sujets qui l’intéresse. Doté de capacité de résonnance affective et de flexibilité mentale, le sujet surdoué est aussi capable d’une grande empathie. Tout comme il a souvent horreur de l’injustice.
L’enfant précoce montre alors une grande sensibilité, fragilité qui peut vite tomber dans les extrêmes. La gestion des émotions est parfois difficile, tant il vit fortement ce qui le traverse. L’accompagnement en psychomotricité peut aider sur la gestion émotionnelle, en lui permettant de verbaliser ses émotions vécues dans diverses expériences corporelles et l’aider à lâcher prise.
En effet car souvent, c’est un enfant qui montre un fort besoin de contrôle et de maîtrise. Ce qui va parfois jusqu’à un certain perfectionnisme en rapport avec son image de soi. L’enfant, si lucide sur ce qui l’entoure, peut être fortement préoccupé et anxieux, voire développer des TOC.
Fréquemment, l’enfant précoce est sujet à ce que l’on appelle des dyssynchronies. C’est-à-dire que tout n’évolue pas à la même vitesse. L’enfant, fort doué sur tout ce qui touche au langage, à la créativité et aux capacités cognitives en général, présentera certaines difficultés au niveau moteur. Il montre un décalage entre le corps et l’esprit. D’où le rôle du psychomotricien qui va aider à retrouver une harmonie psycho-corporelle.
Ainsi, l’enfant précoce présente souvent un écart développemental entre l’oral et l’écrit. Il se montre parfois totalement désintéressé par l’écriture, dont l’apprentissage est long et coûteux contrairement à son mode de fonctionnement intellectuel, rapide et intuitif.
Comme le rajoutent O. Revol, R. Poulin et D. Perrodin in 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel, le rapport à la règle du code de l’écriture devient aussi un obstacle.
“L’apprentissage de l’écriture est compliqué pour l’enfant à haut potentiel, volontiers réticent à apprendre des règles. Et ce désinvestissement global de l’écriture devient une cause de mésestime de soi” (p.159)
Enfin, si avide d’apprendre et de vivre, l’enfant précoce déborde d’énergie. Ce qui semble parfois ressembler à un tableau d’hyperactivité s’apparente notamment à une peur de l’ennui.
Attitude éducative
Les parents et instituteurs peuvent être rapidement déboussolés face à un enfant qui en sait autant sur le monde. Il pose des questions pertinentes qui paraissent parfois inappropriées.
En effet, la communication avec l’enfant surdoué est très importante et il est essentiel de la maintenir. Mais il est aussi très important de lui rappeler que malgré ses compétences intellectuelles, il n’a que son âge.
Enfin, c’est un enfant qui a énormément besoin d’un cadre bienveillant et ferme. N’hésitez pas à lui rappeler les lois et les règles, l’enfant précoce testant régulièrement le cadre.